TRAITEMENTS NON-CHIRURGICAUX

Embolisation des artères utérines

Également appelée embolisation des artères utérines, l’embolisation des fibromes est un traitement mini-invasif qui constitue une alternative aux traitements chirurgicaux et à l’hystérectomie. Ce traitement consiste à injecter des micro-billes dans les vaisseaux irriguant le fibrome afin d’entraîner sa destruction. Le fibrome ne disparaît pas mais diminue de volume progressivement, ce qui améliore les symptômes. L’embolisation des fibromes se pratique en France depuis 1990. Ce traitement se pratique par des radiologues interventionnels sous anesthésie locale. L’hospitalisation dure 24 à 48h. Le délai de retour à des activités normales est d’environ 7 à 10 jours. Le taux d’efficacité du traitement est équivalent aux traitements chirurgicaux, notamment en ce qui concerne la diminution des saignements, des douleurs pelviennes et du volume de l’utérus du fait de la réduction substantielle du fibrome. Le taux d’échec immédiat de l’embolisation est estimé à 5% et à long terme à 15 %.Cet échec peut se manifester par une récidive des symptômes des fibromes. Chez les patientes de plus de 45 ans, il existe un risque d’aménorrhée temporaire ou définitif plus ou moins important estimé à 5-10 %. 

L’embolisation a longtemps fait l’objet d’une controverse au sujet de la fertilité. Le risque d’infertilité est faible mais doit être pris en compte et la patiente informée. Le Docteur Olivier Serres-Cousiné, radiologue interventionnel à la Clinique du Parc et à la Clinique du Millénaire, à Montpellier, a publié le 14 juillet 2021 dans l’American Journal of Obstrics & Gynecology, les résultats de son étude portant sur l’embolisation des fibromes, la fertilité et la grossesse. Cette étude a été réalisée de 2003 à 2017 auprès de 398 femmes souffrant de fibromes et ayant un désir de grossesse. C’est la première étude française de grande envergure portant sur l’embolisation et la fertilité, réalisée sur un important échantillon de femmes. 148 grossesses et 109 naissances d’enfants ont été recensées parmi les femmes ayant participé à cette étude. Cette étude de forte amplitude est une avancée majeure pour la santé reproductive des femmes qui souffrent de fibromes utérins. Cette étude est très certainement aussi, un grand PAS en faveur d’un consensus entre sociétés savantes de radiologie et gynécologie au sujet de la controverse ayant entouré jusqu’ici l’embolisation sur la question de la fertilité. L’association Fibrome Info France salue la publication de l’étude du Dr Olivier Serres-Cousiné. Nous adressons nos chaleureuses félicitations au Dr Serres-Cousiné et à toute son équipe pour cette belle performance et cette prouesse médicale. 

 

THERMODESTRUCTION DES FIBROMES PAR ULTRASONS FOCALISÉS

Le traitement des fibromes par ultrasons focalisés s’effectue à l’intérieur d’un appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM), la tête de la patiente restant à l’extérieur de l’appareil. Ce traitement non invasif se pratique en France depuis 2007 et permet de détruire les cellules du fibrome par un échauffement de 70° à 80°C, sans endommager les tissus sains environnants. La patiente allongée dans le tunnel de l’IRM, reçoit à travers la peau des ultrasons focalisés et dirigés sur le fibrome. Durant l’intervention, l’IRM contrôle l’administration des ultrasons en permanence. La durée de la séance dépend de la taille du fibrome, soit environ trois heures pour un fibrome de 8 cm. Le traitement des fibromes par ultrasons se pratique par des radiologues interventionnels. Ce traitement concerne les fibromes symptomatiques intra-muraux, également appelés fibromes interstitiels, mesurant 5 à 12 cm  et situés sur le devant de l’utérus. La présélection des patientes éligibles se fait sur dossier. Les avantages de ce traitement sont l’absence d’anesthésie, remplacée par une prémédication ; et un temps de récupération très court du fait de l’absence de douleur et de la faible prise médicamenteuse. L’hospitalisation est très courte voire inexistante si l’intervention est réalisée en ambulatoire : l’entrée et la sortie de l’hôpital s’effectuent le même jour, ce qui évite un arrêt de travail. Depuis 2015 le traitement des fibromes utérins par ultrasons se pratique uniquement au CHU de Bordeaux.