Le Dr Vanessa Kahn, gynécologue chirurgienne obstétricienne et membre du comité scientifique de Fibrome Info France, vous répond.

Comment peut-on savoir que l'on a des fibromes en l'absence de symptôme ?

Les symptômes en rapport avec les fibromes peuvent être des douleurs pelviennes, des règles abondantes ou hémorragiques, une difficulté à être enceinte et des douleurs pendant les rapports sexuels. En l’absence de symptôme un examen gynécologique annuel de surveillance peut permettre de suspecter la présence d’un fibrome si par exemple il est responsable d’une augmentation du volume de l’utérus. A ce moment une échographie pelvienne peut être pratiquée afin de mettre en évidence la présence de fibromes. Devant un bilan d’infertilité, on peut aussi diagnostiquer des fibromes qui sont asymptomatiques et évaluer leur responsabilité dans l’infertilité en fonction de leur taille et de leur localisation.

À partir de quel âge peut-on avoir un fibrome ?

Le myome ou fibrome utérin est la tumeur (masse) pelvienne la plus fréquente chez la femme et représente 30 à 50 % des tumeurs. Les fibromes se développent chez 20 à 50 % des femmes en âge de procréer et sont plus fréquents à partir de 35 ans. L’apparition d’un fibrome peut cependant survenir avant l’âge de 35 ans et son évolution peut être plus ou moins lente. Sous la dépendance des œstrogènes et de la progestérone qui ont un effet multiplicateur sur leur croissance, les fibromes tendent à disparaître à la ménopause.

Que signifie utérus fibromateux ?

Un utérus fibromateux est un utérus qui présente un ou plusieurs fibromes ou myomes (masse bénigne) qui se développent au dépend du muscle utérin. Cette question peut être supprimée, car la définition existe dans le lexique du site.

À quoi est due la récidive des fibromes après un traitement ?

Il existe probablement une prédisposition génétique au développement des fibromes par le muscle utérin, c’est alors un autre fibrome qui se forme. Dans les chirurgies de type polymyomectomie en fonction du nombre de fibromes présents, il est souvent impossible, voire délétère de retirer tous les fibromes surtout si ils sont de petite taille; ils peuvent donc évoluer par la suite.

 

Que faut-il faire pour prévenir la récidive des fibromes après un traitement ?

Actuellement, il n’y a pas de traitement préventif visant à réduire la récidive. Le seul conseil serait, si il y a un désir de grossesse, de tenter rapidement d’être enceinte en respectant les délais post opératoires.

Quelle différence existe-t-il entre un fibrome nécrosé et un fibrome calcifiant ou calcifié ?

Un fibrome nécrosé peut se dévasculariser et arrêter de se développer. Sa taille va se réduire et un phénomène de calcification sans gravité pourra se produire. La calcification se détecte à l’échographie.

 

Quels examens permettent de diagnostiquer les fibromes ?

Le premier examen diagnostique est l’échographie abdominale et pelvienne par voie abdominale et endovaginale. Afin d’étayer la localisation précise du fibrome, l’hystéroscopie diagnostique permet à l’aide d’une caméra introduite dans l’utérus, de diagnostiquer la composante sous muqueuse du fibrome à l’intérieur de la cavité. A ces deux examens, s’ajoute l’IRM pelvienne qui permet de diagnostiquer plus précisément le nombre, la taille et la localisation des fibromes, en général lorsque leur nombre est supérieur à quatre.

Un fibrome asymptomatique peut-il devenir du jour au lendemain symptomatique ?

Oui, un fibrome quand il est sous muqueux (localisation à l’intérieur de la cavité utérine) peut provoquer du jour au lendemain des saignements alors qu’il ne faisait pas parler de lui auparavant. D’autre part les fibromes sous séreux pédiculés peuvent subitement se tordre et provoquer des douleurs.

Quels sont les facteurs qui favorisent le développement d'un fibrome ?

La fréquence des fibromes augmente avec l’âge, les antécédents familiaux et dans les populations africaines et antillaises, elle est 3 à 9 fois plus importante. A ces facteurs, s’ajoutent la nulliparité (absence de grossesse antérieure) et l’obésité, qui peuvent être considérées comme des facteurs épidémiologiques influençant la croissance des fibromes. Une éventuelle prédisposition génétique ainsi que des anomalies chromosomiques pourraient également favoriser le développement de fibromes.

 

Quel est le risque d’évolution d’un fibrome unique volumineux en sarcome (cancer) et quelle est la conduite à tenir en termes de surveillance ?

Le risque est exceptionnel, mais une IRM de bonne qualité peut le détecter et permettre la surveillance de ce volumineux fibrome au moins une fois par an, voire 2 ou plus, si l’augmentation de taille est rapide. Au moindre doute, la chirurgie est indispensable.

À quoi est due la nécrobiose d'un fibrome et quelles peuvent en être les conséquences ?

La nécrobiose d’un fibrome peut faire partie de l’évolution normale d’un fibrome due à des modifications vasculaires se traduisant par la liquéfaction d’une partie ou de tout le fibrome, responsable de douleurs. Ces douleurs peuvent être diminuées par la prise médicamenteuse d’antalgiques et anti-inflammatoires. L’évolution permet ensuite dans la plupart des cas, une diminution du volume du fibrome. Exceptionnellement, il peut y avoir urgence opératoire, en raison notamment de la torsion d’un fibrome sous séreux pédiculé qui nécrose et nécessite une intervention du fait des douleurs occasionnées. L’autre évolution exceptionnelle est la transformation de nécrobiose aseptique en septique c’est-à-dire purulente. Un traitement antibiotique par voie intra veineuse est alors nécessaire et en cas d’absence d’amélioration, une intervention urgente sera proposée et dans des cas extrêmes, une hystérectomie. Un syndrome occlusif (arrêt du transit intestinal) peut être réactionnel, les intestins étant au contact du fibrome en nécrobiose.

Les examens d’imagerie telle que l’échographie endovaginale ou l’hystéroscopie diagnostique peuvent-ils être pratiqués sur des femmes vierges? Si non, quelles alternatives sont proposées aux femmes soucieuses de préserver leur virginité ?

Ces examens ne peuvent être pratiqués sur des femmes vierges. L’échographie suspubienne et l’IRM pelvienne peuvent être des alternatives.

La grossesse peut-elle influer sur le désir et/ou altérer la qualité du plaisir sexuel ?

Oui, plus ou moins selon les femmes.

 

Quelles incidences les fibromes peuvent-ils avoir sur le développement et le terme d'une grossesse ?

Tout d’abord, il peut n’y avoir aucune incidence. Des fausses couches précoces peuvent survenir si le fibrome est localisé à l’intérieur de la cavité utérine (myome sous muqueux). Des contractions utérines peuvent aussi survenir, nécessitant un repos ou un traitement médical, voire une hospitalisation en cas de risque d’accouchement prématuré. Quant à la voie d’accouchement, elle ne diffère pas des femmes sans fibrome sauf si la localisation du fibrome est très bas située et devient un obstacle; un plus grand risque de césarienne peut alors survenir. Immédiatement après l’accouchement, il peut exister une difficulté au muscle utérin de se contracter et un saignement plus important qu’à l’habitude peut survenir; dans ce cas, des traitements sont mis à la disposition de l’obstétricien pour contracter plus activement l’utérus et arrêter le saignement.

 

Peut-on envisager l’ablation d’un ou plusieurs fibromes dans le cadre d’un accouchement par césarienne ?

Non, ce n’est pas recommandé si le fibrome ne gêne pas la césarienne, car les risques hémorragiques seraient accrus.

De quelles manières sont prises en charge les femmes souffrant de fibromes pendant la grossesse ?

Les fibromes peuvent être tout à fait asymptomatiques pendant la grossesse ou responsables de douleurs dues à des remaniements notamment vasculaires comme la nécrobiose. En fonction des douleurs, des antalgiques sont prescrits et une hospitalisation est parfois nécessaire, avec un traitement anti douleurs par voie intraveineuse, voire par la prise de corticoïdes. Il n’y a pas de traitement chirurgical possible pendant la grossesse. En cas d’augmentation de la taille des fibromes sous l’effet des hormones de grossesse, un traitement est alors à envisager quelques mois après l’accouchement si les fibromes restent symptomatiques.

 

À quoi correspond l’infertilité tubaire et à quoi est-elle due ?

L’infertilité tubaire correspond à l’obstruction des trompes par les adhérences post opératoires ou par la présence d’un fibrome localisé au niveau de la corne utérine (départ de la trompe). La chirurgie des fibromes comporte un risque d’adhérences (accolements entre les organes par exemple les trompes avec les ovaires et les intestins) ce qui mécaniquement peut ligaturer les trompes et les rendre non fonctionnelles.

Pendant la grossesse, certains fibromes régressent et d’autres se développent : à quoi cela est-il dû ?

Les fibromes sont hormonaux dépendants et la grossesse provoque un afflux d’hormones progestatives très important ; ce qui induit des modifications vasculaires, pouvant entraîner des changements de taille et de croissance des fibromes.

Peut-on procéder à une hystérectomie dans le cadre d’un accouchement par césarienne ?

Lors d’un accouchement, l’hystérectomie peut être la conséquence d’une hémorragie du post partum après césarienne ou accouchement naturel qui n’aurait pas pu être arrêtée par les traitements médicamenteux, ou l’embolisation. Le pronostic vital de la patiente étant mis en jeu, l’hystérectomie est la solution pour stopper l’hémorragie. Toutefois, le risque d’hystérectomie lors d’un accouchement est rare de nos jours.

 

Les fibromes ont-ils une incidence sur la croissance et le développement du fœtus ?

La grossesse peut évoluer tout à fait normalement, cela dépend de la taille et la localisation des fibromes. Si la grossesse évolue, c’est que le fœtus se développe normalement.

 

Quels sont les risques obstétriques encourus à l’accouchement par les femmes porteuses de fibromes et leur bébé ?

Il est décrit plus d’hémorragie du post partum car il se peut que l’utérus se contracte moins bien après l’accouchement en raison de la présence de fibromes. Certains fibromes peuvent gêner l’accouchement par les voies naturelles du fait de leur localisation et entrainer plus de césariennes. Pour le bébé, il n’y a pas de conséquence.

 

A quoi sont dues les douleurs persistantes ressenties des années après une épisiotomie ? Quelles précautions faut-il prendre pour limiter les risques de déchirures lors des rapports sexuels ou la pratique d’une activité sportive ?

La fibrose qui se forme au niveau de la cicatrice d’épisiotomie et les déchirures sont extrêmement rares. Il n’y a pas de précautions particulières à prendre, sauf si sècheresse importante ; dans ce cas un lubrifiant peut être utilisé.

 

Après une intervention de type polymyomectomie, l’accouchement par césarienne est-il systématique ?

Non, cela dépend des équipes, du nombre de fibromes, de leur localisation et du nombre de cicatrices effectuées sur l’utérus. C’est pour cela que le compte rendu précis de l’opération est important pour l’accoucheur. Le risque de césarienne est toutefois plus élevé.

 

Lors d’un accouchement physiologique, l’administration des analgésiques et les postures pendant le travail et l’expulsion sont-elles laissées à l’appréciation de la future mère ?

Oui dans la mesure du possible, mais l’anesthésie péridurale ne permet pas la station debout.

 

En quoi consiste l’accouchement physiologique ? Toutes les femmes enceintes peuvent-elles opter pour ce mode d’accouchement ?

L’accouchement physiologique est l’accouchement naturel par voie basse comportant la dilatation du col jusqu’à sa dilatation complète à 10 cm, le bon positionnement de la tête fœtale et sa descente dans le bassin (détroit supérieur, moyen et inférieur) associé à des contractions utérines régulières et efficaces, puis expulsion du fœtus grâce aux contractions et efforts expulsifs efficaces. C’est le premier mode d’accouchement à privilégier. Si la dilatation ne se fait pas et/ou en cas d’autres indications, la césarienne sera pratiquée.

 

Un accouchement physiologique peut-il être envisagé après une myomectomie ou une césarienne ?

Oui, un accouchement physiologique peut être possible après une myomectomie unique. Idem après une césarienne si le bassin est normal.

 

Qu’est-ce qui différencie une césarienne « Fast track » d’une césarienne classique ?

La césarienne fast track est un protocole de réhabilitation rapide post-césarienne anesthésique et obstétrical ayant pour but de s’occuper au mieux du nouveau-né. Les techniques chirurgicales utilisées pour ce protocole sont moins traumatisantes et plus rapides et permettent de réduire au maximum la douleur à la mobilisation par des traitements antalgiques multiples ; et infiltrations par des anesthésiques locaux. Ce protocole permet également de réduire les complications thromboemboliques (phlébites) et infection urinaire, ainsi que la suppression dès le premier jour de la sonde urinaire et autres drains.

 

Sur quels critères repose le choix de la position d’accouchement ?

Si la future maman souhaite avoir une anesthésie péridurale, la position debout ou accroupie est impossible, du fait de l’absence de tonus dans les jambes induite par ces deux positions. En revanche, si elle ne souhaite pas de péridurale, il est possible pour la future maman d’accoucher en décubitus latéral gauche (allongée sur le côté gauche, en chien de fusil). Toutes les positions peuvent se faire en accord avec l’équipe médicale, mais étant peu formées à ces pratiques en France, les équipes sont moins habituées. La position allongée sur le dos est privilégiée.

 

Le stérilet peut-il être responsable d’infections préjudiciables à la fertilité ?

Cette complication se produit très rarement.

Les fibromes peuvent-ils rendre stérile ?

Il n’y a pas de stérilité, ou plus exactement le terme stérilité n’est plus employé par les médecins; on parle d’hypofertilité ou infertilité, étant donné les traitements possibles d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) actuellement disponibles. Il peut donc y avoir une hypofertilité, voire une infertilité, qui peut se résoudre par les traitements chirurgicaux existants. Cela dépend par ailleurs de la localisation et de la taille du ou des fibromes. En effet, si le fibrome se situe à l’intérieur de la cavité utérine et qu’il est de petite taille, l’ablation de ce fibrome par voie naturelle (hystéroscopie) peut améliorer la survenue d’une grossesse. De même pour les fibromes interstitiels de plus de 6 cm; certaines études montrent une augmentation de survenue de grossesse après ablation des fibromes.

La grossesse peut-elle influer sur le désir et/ou altérer la qualité du plaisir sexuel ?

Oui, plus ou moins selon les femmes.

Les contractions qui surviennent après les rapports sexuels peuvent-elles avoir un impact sur le bon déroulement d’une grossesse ?

Non sauf si la grossesse est à risque, que le col est modifié et qu’il existe une menace d’accouchement prématuré.

Les fibromes ont-ils une incidence sur la libido et la pratique régulière d’une activité sexuelle ?

Les fibromes n’ont pas une incidence propre sur la libido. En revanche les symptômes des fibromes et leur traitement peuvent en avoir sur les rapports sexuels. Du fait de leur volume, des douleurs et des saignements qui peuvent arriver de façon inopinée, l’activité sexuelle peut être diminuée. Par ailleurs, certains traitements permettant de réduire les saignements tels que les progestatifs (Lutéran, Lutényl) ou les agonistes de la LHRH (Décapeptyl) peuvent provoquer une réelle baisse de la libido, une sécheresse vaginale et des bouffées de chaleur.

Les traitements chirurgicaux des fibromes ont-ils un impact sur la fertilité ?

En général, ils améliorent la fertilité, surtout si le fibrome est sous muqueux (localisé dans la cavité utérine). L’hystéroscopie opératoire par voie basse est alors le traitement de choix. Si l’intervention est réalisée par voie haute, en général pour la chirurgie de plusieurs fibromes, il existe un risque d’adhérences tubaires qui peut être diminué aujourd’hui par l’application de barrières anti-adhérentielles et le contrôle chirurgical à distance.

 

Existe-t-il un traitement pouvant soulager, voire guérir la dyspareunie (douleurs pendant les rapports sexuels)? Si oui, les femmes souffrant de dyspareunie en lien avec leurs fibromes peuvent-elles bénéficier de ce traitement ?

Cela dépend de l’origine de la dyspareunie. Si elle est superficielle et orificielle, cela relève plutôt d’un mal-être contractant les muscles périnéaux de façon le plus souvent inconsciente et doit de ce fait, faire l’objet d’une prise en charge psychologique et kinésithérapeutique. Si la dyspareunie est profonde, elle est le plus souvent en rapport avec une pathologie organique en rapport avec la pesanteur utérine due à des fibromes ou de l’endométriose profonde. Dans ce cas précis, il n’existe pas de prise en charge symptomatique mais étiologique, il faut soigner la cause par un traitement chirurgical.

Existe-t-il une crème ou un gel permettant d’atténuer les douleurs dues aux fibromes lors des rapports sexuels ?

Non, car les douleurs pendant les rapports sexuels sont le plus souvent dues à la pesanteur engendrée par le volume utérin dû au fibrome.

 

Les risques de fausses couches et d’accouchement prématurés sont-ils plus élevés chez les femmes souffrant de fibromes ?

Cela dépend de la localisation des fibromes et de leur taille. S’ils sont situés à l’intérieur de la cavité utérine (fibromes sous muqueux), il y a un risque plus élevé de fausses couches. S’ils sont situés dans le muscle utérin (fibromes interstitiels), il peut y avoir un risque majoré de menace d’accouchement prématuré. En revanche, les fibromes situés à l’extérieur du muscle utérin (fibromes sous séreux) n’ont en général pas d’incidence sur ces deux complications.

Après une fausse couche certaines femmes ont un curetage et d’autres une aspiration : en quoi consistent ces deux interventions et qu’est ce qui les différencie ?

Le curetage est le terme ancien pour aspiration. Une canule est introduite dans l’utérus après dilatation du col et une aspiration du sac gestationnel de fausse couche peut être ainsi évacuée.

 

La prise de la pilule est-elle indispensable après une fausse couche par aspiration ou curetage ?

Non, elle permet dans certains cas de restaurer la muqueuse utérine.

 

Doit-on nécessairement laisser passer un ou plusieurs cycles après une fausse couche, avant de réessayer d’être enceinte ?

Non pas nécessairement, en revanche le repos psychologique peut être important.

 

Au bout de combien de temps s’effectue le retour de couches suite à une fausse couche ? Les cycles qui suivent sont-ils réguliers ?

Le retour de couches est variable d’une femme à l’autre et s’effectue le plus souvent 3 semaines à 1 mois après la fausse couche. Les cycles suivants peuvent être perturbés.

Dans quelle mesure le sperme peut-il être responsable d’une fausse-couche ?

L’âge du conjoint comme celui de la femme est le principal facteur de fausses couches entrainant des embryons aneuploïdes avec anomalies chromosomiques. Il peut par ailleurs avoir une anomalie chromosomique au niveau du caryotype du conjoint pouvant altérer la qualité embryonnaire. Par ailleurs, le tabac, l’alcool et les drogues augmentent le risque de fausses couches.

L’insuffisance ovarienne peut-elle être responsable de fausses couches ?

Plus que l’insuffisance ovarienne, c’est l’âge qui favorise le taux le plus important de fausses couches; les anomalies chromosomiques en sont la cause la plus fréquente. Plus l’âge avance, plus il existe une insuffisance ovarienne. Pour les femmes jeunes présentant une insuffisance ovarienne prématurée sans explication, il n’y a pas encore assez d’études sur le sujet, le pronostic de l’insuffisance ovarienne liée à l’âge étant primordial.

La prémédication préalable à la stimulation ovarienne est-elle identique pour tous les protocoles et pour toutes les femmes ?

Non, il existe plusieurs types de prétraitements de la stimulation ovarienne en fonction de différents protocoles, de l’âge et de la réserve ovarienne de la femme, des antécédents de stimulations et des habitudes de chaque médecin (pilule, œstrogènes, agonistes de la LHRH).

 

A quoi est due l’insuffisance ovarienne prématurée ?

Elle peut être due à une chimiothérapie ou une radiothérapie effectuée dans le cadre d’un traitement anti cancéreux. L’insuffisance ovarienne prématurée peut aussi être post chirurgicale, notamment dans le cadre d’une ovariectomie. Excepté ces cadres spécifiques, la cause peut probablement être génétique et/ou environnementale.

Existe-il un lien de cause à effet entre insuffisance ovarienne prématurée et ménopause précoce ? Si oui, quel est le traitement le plus adapté pour une femme en insuffisance ovarienne désireuse d’avoir un enfant?

Oui, le lien existant dépend de l’âge et du degré d’insuffisance ovarienne. Il est cependant tout à fait possible d’avoir une grossesse spontanément même avec une insuffisance ovarienne, à partir du moment où la femme est jeune et âgée de moins de 35 ans. Il n’y a pas de « meilleur traitement » pour traiter l’insuffisance ovarienne ; c’est du cas par cas.

 

Le don d’embryon peut-il être possible en présence d’une insuffisance ovarienne prématurée ?

Le don d’ovocyte oui. Le don d’embryon n’a pas d’indication dans cette configuration.

 

Quelles sont les chances d’obtention d’une grossesse par la procréation médicalement assistée (PMA) pour une femme ayant un utérus polyfibromateux/polymyomateux ?

La PMA n’est pas une indication d’infertilité due aux utérus polyfibromateux/polymyomateux ; la PMA est indiquée de façon formelle s’il existe une obstruction tubaire ou un sperme déficient. Dans le cas des utérus polyfibromateux/polymyomateux, la PMA n’aidera pas à améliorer la fertilité, sauf si par exemple il y avait des adhérences post-chirurgicales entrainant un blocage mécanique des annexes (trompes et ovaires).

 

Dans quel cas de figure et de quelle manière une femme qui souffre de fibromes peut-elle être mise en ménopause artificielle ?

Généralement, cela peut être recommandé avant une chirurgie du fibrome afin de réduire sa taille et sa vascularisation et diminuer le risque hémorragique. Dans certains cas urgents d’hémorragie liée aux fibromes, on peut également être amené à prescrire la mise en ménopause artificielle par injection, et ce, toujours en vue d’une chirurgie.

La régression des fibromes et de leurs symptômes est-elle automatique à la ménopause ?

Non, pas automatique, mais plus fréquente. La ménopause pouvant se mettre en place durant plusieurs années, l’absence de règles pendant un an définit la ménopause. Le processus peut donc être long, mais ensuite les symptômes des fibromes régressent, notamment les saignements et les douleurs.

 

La ménopause n’est pas une maladie : à quoi servent les traitements hormonaux de substitution (THS) et dans quels cas de figure leur prescription peut-elle être considérée comme une absolue nécessité ?

Les THS ne sont nécessaires que chez certaines femmes ménopausées avec des symptômes invalidant leur vie quotidienne : bouffées de chaleur, ostéoporose importante, troubles de l’humeur ; et dans ce cas précis, un traitement minidosé pendant un temps minimum suffira. Les THS seront indispensables chez les patientes en ménopause précoce, notamment avant 40 ans afin de prévenir les risques cardio-vasculaire et osseux.

Existe-t-il un traitement permettant de stopper ou freiner l'évolution d'un utérus fibromateux ?

Il n’existe pas de traitement médicamenteux actuellement recommandé permettant de stopper l’évolution d’un utérus fibromateux. En revanche, il existe des traitements hormonaux à base de progestatifs permettant de limiter les symptômes qui en découlent notamment les règles abondantes. Ces traitements agissent sur la muqueuse de l’utérus et non sur le fibrome. Il existe aussi des traitements qui modifient la vascularisation des fibromes; ces traitements sont indiqués en préopératoire pour diminuer le risque hémorragique de l’intervention chirurgicale et restaurer une hémoglobine normale avant intervention si il y avait une anémie. Des traitements permettant de favoriser ou d’activer les facteurs de la coagulation, de former un caillot et d’arrêter le saignement transitoirement, peuvent également être utilisés afin de stopper des saignements abondants en phase aiguë mais n’agissent pas sur l’évolution du fibrome. Les seuls traitements permettant l’arrêt de l’évolutivité sont le traitement chirurgical et le traitement par embolisation quand il y a une indication de traitement.

Les traitements permettant de diminuer la taille des fibromes sont-ils substituables aux traitements chirurgicaux ?

Les traitements médicaux comme les progestatifs agissent sur les saignements en les diminuant. Les agonistes de la LHRH tel que le Décapeptyl peuvent diminuer la taille du fibrome mais ne sont indiqués qu’en préopératoire (avant chirurgie). L’embolisation des artères utérines peut être substituée au traitement chirurgical dans certains cas.

Faut-il s’inquiéter de la persistance des saignements, voire de l’augmentation de leur flux durant la prise d’un traitement hormonal de type progestatifs ou SPRM ?

Les progestatifs peuvent donner des saignements ou spotting car ils atrophient la muqueuse utérine. Pas d’inquiétude à avoir si les saignements ne sont pas très abondants.

 

Quelles sont les incidences des traitements hormonaux et antihormonaux, du fibrome sur le fonctionnement hormonal de la femme ?

Ils peuvent entraîner une atrophie de l’endomètre et donc diminuer l’abondance des règles, diminuer la libido, et entraîner des troubles de l’humeur. Ces incidences ne sont pas systématiques et varient en fonction des patientes.

 

Le traitement chirurgical des fibromes est-il indiqué pour tous types de fibromes ?

Non. Une consultation spécialisée est indispensable afin d’évaluer la nécessité d’intervention chirurgicale en fonction des symptômes, de l’âge de la patiente, son désir de grossesse, la localisation des fibromes, leur nombre et leur taille.

 

Qu’est-ce qui différencie une hystérectomie totale d’une hystérectomie subtotale et sur quels critères repose le choix entre l’une ou l’autre de ces interventions ?

L’hystérectomie totale correspond à l’ablation de la totalité de l’utérus: corps et col de l’utérus compris. L’hystérectomie subtotale correspond à l’ablation de la totalité de l’utérus, avec conservation du col. Ces deux actes chirurgicaux dépendent du volume utérin, de l’indication de l’hystérectomie et sont à discuter avec le chirurgien. Deux autres types d’hystérectomies peuvent être pratiqués : l’hystérectomie non conservatrice, consistant en l’ablation de l’utérus et des organes annexes (ovaires et trompes); cette intervention se pratique en général après 50 ans, ou chez des femmes déjà ménopausées; ou encore l’hystérectomie conservatrice interannexielle, intervention consistant en l’ablation de l’utérus avec conservation des annexes.

À quoi sont dus les saignements post-opératoires intempestifs qui surviennent en dehors des règles ?

Cela dépend de la voie d’abord chirurgicale. Si l’intervention a lieu par voie vaginale, les saignements sont dus à la résection elle-même du myome ; si elle a lieu par voie haute, cela peut être dû à l’ouverture de la cavité utérine ou à la canulation (tuteur que l’on introduit dans l’utérus afin de l’orienter).

À quoi correspondent les adhérences post-opératoires et à quoi sont-elles dues ?

Les adhérences post-opératoires sont des accolements d’organes entre eux. C’est un processus physiologique, voire normal après toute chirurgie qui peut être plus ou moins élevé. La particularité de la chirurgie des fibromes est qu’elle peut provoquer des saignements; qu’il existe des cicatrices sur l’utérus puisque l’on ouvre le muscle utérin et cela favorise les adhérences.

L'hystérectomie peut-elle être indiquée pour une femme jeune et sans enfant? Si oui, dans quel cas de figure ?

L’hystérectomie est un traitement radical chez les patientes jeunes. S’il y a un désir de grossesse, il est extrêmement difficile de proposer cette alternative. L’hystérectomie est exceptionnellement proposée aux jeunes femmes quand les symptômes sont extrêmement importants, notamment si le volume utérin est très largement augmenté par un nombre de fibromes extrêmement élevé et que le risque chirurgical de myomectomies multiples (ablation des fibromes) dépasse les bénéfices de la chirurgie. L’embolisation utérine est une des alternatives thérapeutiques mais uniquement utilisée dans le cadre de protocole de recherche dans des équipes spécialisées.

 

Quelles sont les conséquences de l’hystérectomie sur le bien-être et la santé des femmes ? Les sensations éprouvées pendant les rapports sexuels sont-elles les mêmes après une hystérectomie ?

S’il y a une indication à l’hystérectomie, notamment dans le cadre de myomes symptomatiques provoquant douleurs, saignements ou anémie, l’hystérectomie sera bénéfique et sans conséquence clinique; au contraire il y a aura une disparition des symptômes. Les études ne montrent pas de différence prouvée sur les rapports sexuels, mais il faut être préparée et décidée pour cette intervention afin de l’accepter du point de vue psychologique surtout.

 

Un traitement hormonal substitutif (THS) peut-il être nécessaire après une hystérectomie ?

Un traitement hormonal substitutif (THS) peut-être nécessaire dans le cadre d’une hystérectomie totale non conservatrice (ablation du col de l’utérus et des ovaires), proposée généralement aux femmes de plus de 50 ans ou déjà ménopausées. Le THS n’est pas systématique. S’il existe des signes en rapport avec la ménopause: bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, baisse de la libido, ostéoporose, le THS peut être prescrit en l’absence de contre-indications, après discussion avec votre médecin.

 

L’hystérectomie entraîne-t-elle la fin du fonctionnement hormonal ? Si non, comment se traduit le fonctionnement hormonal chez les femmes hystérectomisées ?

Non, l’hystérectomie ne peut entraîner la fin du fonctionnement hormonal s’il n’y a pas d’annexectomie (ablation des ovaires et trompes). Dans le cas d’une hystérectomie sans annexectomie, les ovaires fonctionnent normalement, mais le processus entraînant l’apparition des règles est définitivement stoppé, du fait de l’ablation de l’utérus.

 

Au bout de combien de temps s’effectue le retour des règles après une myomectomie précédée d’une ménopause artificielle ?

Cela dépend du produit utilisé pour freiner les ovaires ; en général les règles reviennent un mois après l’intervention.

La péri-ménopause d’une femme hystérectomisée est-elle d’un point de vue hormonal, identique à celle d’une femme non hystérectomisée en péri-ménopause ?

Oui, si les ovaires n’ont pas été retirés, évidemment il n’y a plus de menstruations après l’hystérectomie.

Quelles alternatives médicales sont proposées aux femmes sujettes à récidives ?

Tout dépend de la localisation des fibromes, mais l’alternative principale serait l’embolisation.

Le traitement des fibromes par embolisation est-il possible pour des fibromes mesurant plus de 15 cm ?

La limite décrite dans la littérature médicale est souvent de 10 cm. Au-delà, l’efficacité du traitement préconisé doit être rapide car il y a avec ce volume utérin un retentissement sur les organes voisins. Le traitement chirurgical est donc le plus adapté pour une efficacité rapide, les résultats de l’embolisation ne se voyant que 3 à 6 mois après le traitement.

 

Dans quelle proportion la taille d’un gros fibrome peut-elle se voir réduite après embolisation ?

Une diminution de 30 à 50 % du volume du fibrome peut se produire.

Quelle est l’efficacité à court et long terme du traitement des fibromes par embolisation ?

L’embolisation des fibromes traite efficacement les ménorragies, les symptômes de compression et les douleurs pelviennes dans 90 % des cas à court terme. L’efficacité sur les ménorragies et les symptômes de compression est de 75 %. La réduction du volume utérin à six mois varie entre 30 et 60 % et la réduction de volume du fibrome dominant varie entre 50 et 80 % six mois après l’intervention.