ENJEUX SANITAIRES ET SOCIÉTAUX DU FIBROME UTÉRIN
Le fibrome utérin est la tumeur non-cancéreuse la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. On estime entre 30 et 60% le taux de femmes touchées par les fibromes. Force est de constater que les douleurs pelviennes et les hémorragies des femmes touchées par cette affection demeurent
banalisées, sous-évaluées, minimisées, rarement quantifiées et souvent aussi tues par les femmes. Afin de remédier à cette situation vécue par les femmes confrontées à cette maladie comme la négation de leur souffrance, Fibrome Info France met les enjeux sanitaires et sociétaux du fibrome utérin au cœur de sa campagne de sensibilisation. Les enjeux du fibrome utérin ne sont pas uniquement sanitaires; ils sont aussi sociétaux. De l’avis d’un grand nombre de femmes touchées par cette affection, il existe un décalage entre la réalité de ce que vivent les femmes en proie aux fibromes et la représentation qu’en ont certains médecins. La prise en compte des retours d’expériences des patientes sont de ce fait impératifs. Car les symptômes du fibrome utérin se trouvent à l’intersection d’enjeux sanitaires et sociétaux. Ces symptômes impactent tous les pans de la vie des femmes qui en souffrent et sont souvent sources d’isolement et d’exclusion. La coexistence de ces enjeux et leur possible ancrage dans la persistance du maintien dans l’ombre de cette maladie gynécologique ne doivent plus être occultés.
En raison des stéréotypes et représentations potentiellement liés aux menstruations, la prise en compte des enjeux sociétaux du fibrome utérin, au même titre que les enjeux sanitaires, est indispensable pour l’évolution des mentalités et l’amélioration de la prise en charge de cette maladie hormono-dépendante qui impacte tous les pans de la vie de très nombreuses femmes. Les enjeux sociétaux du fibrome utérin sont étroitement liés aux paradoxes existant entre la forte prévalence de cette tumeur non-cancéreuse chez les femmes en âge de procréer et la banalisation de ses symptômes et retentissements sur la qualité de vie, la sexualité et la santé reproductive des femmes. Les symptômes invalidants induits par les fibromes, notamment les règles douloureuses, les règles sur-abondantes et les hémorragies pendant ou en dehors des règles, les douleurs pelviennes chroniques, les douleurs pendant les rapports sexuels, ne doivent plus être cantonnés à la sphère intime, car ils relèvent d’enjeux sanitaires et sociétaux devant être pris en compte pour la prévention et la promotion de la santé des femmes.
L’association recense de nombreux cas de jeunes femmes qui n’ont pas pu se présenter à un ou plusieurs examens dans le cadre de leur scolarité, parce qu’elles n’étaient pas en capacité de s’y rendre, car baignant dans une mare de sang ou pliées de douleurs en raison des symptômes invalidants de leur(s) fibrome(s). L’association recense aussi de très nombreux cas de femmes dont la vie et l’évolution professionnelle ont été freinées ou compromises en raison de la symptomatologie handicapante de leur(s) fibrome(s) ou de leurs absences répétées, liées à un épuisement physique ou nerveux occasionnés par cette maladie. La qualité de vie, la santé sexuelle et la santé reproductive des femmes qui souffrent de fibromes, sont les trois grands champs d’actions et axes de travail prioritaires définis par Fibrome Info France, sur la base des retours d’expériences et attentes des femmes malades, pour l’amélioration de leur prise en charge.